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Ciboulette et ses deux mains gauches !
17 mars 2008

Quand Ciboulette allait aux fraises... et aux pommes !

photo7

... Il fut un temps, pas si lointain, où Ciboulette cherchait à arrondir ses fins de mois (en tout bien tout honneur, je vous rassure... je vous vois venir...) et, mes soeurs "épouses de mili" peuvent le confirmer ici, les soldes n'ont jamais été bien lourdes (surtout en cas de mutation hors TAP, ce qui rendait les mutations encore plus douloureuses...)...

Un jour, donc, une de mes soeurs de galère, me dit : "Ciboulette, je nous ai inscites toutes les deux pour faire les fraises. Tu verras, c'est sympa, un peu dur, mais ça le fera. A lundi !"

Soupirant à l'idée de me lever aux aurores pour aller "aux fraises", je me consolais en pensant à l'ébauche de sourire qui aparaîtrait sur le visage de M. Bodichon, notre "chargé de clientèle" de la Banque Populaire, lorsque je déposerais le petit chèque qui viendrait boucher une chouïa le découvert abyssal avec lequel je me suis battue durant de nombreuses années...

Arrive le lundi 6 h 00 ... Ciboulette en tenue de campagne : vieux jogging, vieux T-shirt, vieux sweat, vielles chaussettes, vieilles baskets, vieille casquette... équipée d'une glacière rouge contenant mon casse-croûte de travailleuse...

Ma copine vient me chercher (hélas...) et nous voilà parties toutes deux.... "aux fraises". Nous cheminons dans la campagne anjevine jusqu'au lieu de notre labeur. Ma copine me dit alors : "tu fais tout comme moi et tu me suis partout.". Yavait pas de risque que je la perde !

On nous met en équipe de deux... Elle et moi collées comme des siamoises, sommes affectées à une serre, avec mission d'en ramasser un max avant 11 h 00... Et vi, les p'tites fraises ça aiment la rosée du matin mais pas la grande chaleur  du printemps !

On nous distribue des barquettes dans lesquelles fallait mettre les fraises la tête en l'air avec leur jolie colerette verte bien en vue et surtout pas chiffonnée... On nous explique que SURTOUT "FAUT PAS PÊTRIR LES FRAISES !" on les prend VITE mais DELICATEMENT et SURTOUT on y imprime pas ses ongles !!!

Les yeux encore plein de sommeil, les pieds déjà mouillés dans mes chaussettes trempées dans mes vieilles baskets auxquelles collait une gadoue bien compacte... je suis ma copine dans les "rangs"...

Et là, je fais une découverte brutale et sidérante : LA TERRE EST BASSE !!! TRES BASSE !!!

Je commence la cueillette accroupie, pour la poursuivre à genoux et la finir... allongée... C'est à dire qu'au bout de 3 heures de ce régime et 6 rangs interminables, je faisais la brasse entre deux rangs de fraises...

Tant et si bien, qu'à la fin de la matinée, il fallut venir me ramasser (et le mot convient parfaitement !), c'est à dire, enlever de mes doigts crispés la barquette que je tenais contre mon coeur comme le Saint-Sacrement, me ramener en position à genoux, puis me déplier de la position accroupie à la position presque debout, et me "ranger" dans la voiture de ma copine où je l'attendais patiemment, ne sachant comment finir de déplier mes pauvres guiboles...

Elle me ramenait enfin chez moi (c'est deux simples mots résonnaient pour moi comme pour Moïse en entendant parler de la Terre Promise...) et devait solliciter l'aide de M. Ciboulette pour m'extraire de la voiture...

Je récidivais une autre année avec la même copine... Pas pour des fraises cette fois-çi, mais pour des pommes...

J'en garde un souvenir affreux : imaginez Ciboulette toujours dans ses vieilles frusques, chaussée dans des bottes de 4 lieues poussant dans les "rangs" une brouette de cageots, grimpant sur des échelles en équilibre instable, et lorqu'il pleuvait, au bout de 10 minutes j'y voyais plus rien avec mes lunettes embuées, et je sentais avec désespoir les premières gouttes entrer par les manches de mon K-WAY dès que je levais les bras et me mouiller jusqu'à la moëlle :(

D'ailleurs, ça me rappelle un orage terrible que nous avions enduré cette période là... On tente de s'abriter sous des bâches en plastique, telles les SDF le long du canal St-Martin... Mais soudain, une envie de pipi encore plus terrible que l'orage... Ma copine n'en peut plus et moi non plus... Elle avise un bosquet à quelques centaines de mètres et nous voilà parties dans un sprint aussi rapide que nous permettaient nos bottes de 12 kg chacune et les ronces qui nous barraient le chemin...

Rien ne peut barrer la route d'une femme qui veut faire pipi ! Rien ! Ni l'orage, ni les bottes de 12 kg, ni les ronces ! Nous finissons par nous "poser" et c'est avec un délice sans pareil que nous laissons la nature accomplir sa tâche... On en souriait d'un air béat de contentement !

Mais les meilleures choses ont une fin. Il fallu se reculotter. Et si pour moi, la manoeuvre ne fut pas trop difficile, il en fut autrement pour ma copine. Je m'inquiète, l'entend pleurer et rire... "Véro quoi tu fous ???"

et ma Véro de me répondre entre deux hoquets :

"J'peux plus r'monter ma culotte, elle roule ! et il pleut tellement que j'en ai la raie du cul qui fait gouttière !!!"

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Commentaires
L
Mangez des pommes, qu'il disait...<br /> Bisous et bonne journée, amie Cibou !
L
hahahhahahhaha.<br /> <br /> Bonne journée (y a rien d'autre à ajouter)
T
j'ai bien ri, merci<br /> Claire
Ciboulette et ses deux mains gauches !
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