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Ciboulette et ses deux mains gauches !
3 avril 2008

LE FAIRE-PART DE NENETTE ET DOUDOU - EPISODE N° 4

... Une fois rentrées chez nous, nous décidons, Nénette et moi, de nous installer le plus confortablement pour la réalisation du prototype du fameux faire-part... Faire-part dont dépendait toute la réussite de l'évènement... Nous nous devions d'être à la hauteur.

Nous étalons sur la table de la salle à manger, tout ce que l'artiste du magasin de loisirs créatifs avait réussi à nous vendre... dont des ciseaux-cranteurs "vagues" préférés aux ciseaux-cranteurs "nuages"... Ne me demandez pas pourquoi... Je n'en sais strictement rien.

Avant de passer à l'action, nous jugeons préférable de revisionner quelques faire-parts préalablement sélectionnés. Devant ces petites merveilles, je remarque que le sourire de Nénette se fige... quant à moi, mes mains deviennent moites... Je ne dis rien, mais me demande quand même si les 60 € de matériel investis ne vont pas passer directement à la case "pertes et profits"...

Nénette soupire et me dit "Tu te sens ?"

Moi : "ben, elle a dit qu'un enfant de maternelle peut le faire les deux doigts dans le nez.. nous, on est deux, et on mettra pas nos deux doigts dans le nez... On double nos chances de réussite... C'est mathématique"

Mon raisonnement était imparable.

Commençons par le commencement : définir la taille dudit faire-part, ni trop petit, ni trop grand, de préférence de forme carrée, ne pas oublier qu'il devra rentrer dans une enveloppe, et ne pas peser trop lourd pour limiter les frais de timbres...

Jamais, de ma vie, je n'aurais pensé à tous ces détails.

Nénette avait choisi un papier dit "nature" à toutes petites incrustations de fleurettes... aux bords façon parchemin... Tirant la langue entre nos dents, une qui tient la règle, l'autre qui tire les traits, nous réussisons à faire un carré de 15 x 15 cm... Et je coupe...

Hurlements de Nénette : "T'as pas plié en deux !"

Moi : "COMMENT ???"

Nénette : "On s'est plantées ! faut faire un rectangle de 30 x 15 cm, et plier au milieu !"

Moi : "Comment que je pouvais savoir ???"

Nénette : "Ben c'est logiqe : où qu'on écrit tout ce qu'on a à écrire ???"

Moi : "Alors, on recommence ?"

Nénette : "T'as une autre solution ?"

Moi : "Ben, comme ça, j'en vois pas..."

Nous mettons de côté le premier brouillon râté (on sait jamais, ça peut servir...) et nous remettons à l'ouvrage. Nénette tenant toujours la règle, je trace un rectangle de 30 x 15 cm, suant à grosses gouttes... Nénette m'éponge le front (c'est à peine exagéré...).

HOURRA !!! Comme il est bôoooooooo mon rectangle de 30 x 15 cm en papier nature incrusté de petites fleurs des champs et aux bords parcheminés :-D

La vendeuse avait raison. C'est sûr : nous avons des qualités manuelles insoupçonnées.

Une fois plié, nous obtenons la couverture dudit faire-part, lequel contiendra les pages de calque sur lesquelles figureront les textes... Sur le recto du faire-part, nous décidons d'y écrire un poème de Ronsard traduit en Occitan et au verso, d'y mettre la version française... Classe...

Nous devenons téméraires et nous attaquons au calque auquel nous faisons subir le même sort. Comme on ne change pas une équipe qui gagne, nous décidons de ne pas changer de méthode : Nénette à la règle, moi au crayon ;)

Premier moment d'angoisse intense : le carré plié de papier nature incrusté de petites fleurs des champs aux bords parcheminés va-t-il contenir le carré de papier calque plié ? OUIIIIIIIIIIIIIIIIIII !!! ça maaaaaaaaarche !

Décidément cette petite vendeuse était vraiment perspicace : rien qu'en nous regardant, elle a su découvrir nos talents manuels... Mais bon, on pouvait lui faire confiance, vu qu'elle avait pu cerner les désirs de Nénette sans que Nénette ne sache réellement ce qu'elle voulait... C'est ça le commerce : faire acheter aux pigeons, aux clients des trucs qui leur serviront jamais indispensables, et faire croire (à ces couillons) qu'ils sont bourrés de talent...

Le talent et la réussite nous rendant euphoriques, nous décidons de passer, à la phase impression. S'agissant d'un prototype, nous avions convenu d'un texte banal concernant le libellé du faire-part...

Notre imprimante se trouvant au ras-du-sol (posée en bas de notre meuble), Nénette plus souple que moi, se met à mes genoux pour changer toutes les cartouches... Elle procède à des réglages compliqués, une histoire de reconnaissance de papier... J'ai pas tout compris...

Moi : "C'est bon ?"

Nénette : "Oui, j'crois bien... Vas-y appuie sur "imprime" "

Je ferme les yeux et j'appuie... Dans les bras l'une de l'autre, la tête sous le clavier, la respiration haletante (vous avez vu, je fais bien monter la pression, hein ? quel suspense !), nous attendons le résultat...

à]}#%µ£//§¤// ... nous dit l'imprimante... et soudain... elle tousse, elle crache, elle siffle, et nous rejette mon carré de 30 x 15 en papier nature incrusté de petites fleurs des champs façon compression de César...

A peine, remis de nos émotions, que l'imprimante refuse de reconnaître le papier calque, et ce, malgré tous les réglages savants de Nénette et les 50 coups de téléphone passés à une copine hyper-hyper-pro en réglages d'imprimante, et l'imprimante excédée par ces changements de programmes nous vomit un calque dégoulinant d'encre vert provençal :(

Effondrée, je regarde ma pauv'Nénette qui éponge son imprimante, le carrelage, son pantalon... et soupire : "... quand je pense qu'il en faut 250 de faire-parts..."

Nénette, la tête toujours sous le clavier, me répond alors : "On laisse tomber les travaux manuels, et on continue à chercher un faire-part normal, fait par des gens normaux, qu'on aura plus qu'à mettre dans l'enveloppe, déjà que ça me soûle de devoir lécher et coller les timbres..."

J'approuve et me précipite dans la salle à manger pour ranger le monstrueux bazar, bien décidée à oublier cette malheureuse expérience et à ne plus remettre les pieds dans le moindre magasin de loisirs créatifs et surtout, à ne plus jamais croire la moindre vendeuse faux-cul.

PS : je tiens à la disposition de qui le veut, du papier nature incrusté petites fleurs des champs aux bords parcheminés, des ciseaux-cranteurs "vagues"................. et une paire de chaussures pointure 33 pour petit garçon (je profite de l'occasion...).

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Commentaires
L
Je crois que nous sommes une bonne tartinée à savoir que plus on te dit que c'est simple, plus c'est compliqué !<br /> Dis, Cibou, tu ne m'as pas montré le papier incrusté de fleurs... Tu le gardes pour Louloute ?<br /> Je suis "ravie" de n'avoir pas manqué un épisode, avec ma vie "de parisienne" !<br /> Bisous
H
meme un enfant de deux ans aurait réussi. mais bien sur!!!!<br /> <br /> la suite.........la suite<br /> <br /> cibou t'aurais du ecrire un roman sur la façon de preparer un mariage au XXIe siecle
F
ca va en intéresser plus d'une, vu qu'on passe toutes notre temps à pleurer de rire sur ce blog que j'adooooore !<br /> Cibou tu es mon cachet anti-déprime, ma lotion revigorante, mon analgésique, ma pilule du bonheur, mon comprimé de Vie avec un très grand V !<br /> Encore je suis addict c'est officiel ! comme quoi certaines dépendance devraient être remboursées par la sécu !<br /> Vive la ciboulette-drogue !
P
c'est pas du tout exagérés sauf sur 2 choses ! <br /> 1/ vous êtes beaucoupppp plus douées que vous ne le dites ! et que le le joli faire part final très grande classe !<br /> <br /> De gros bisous !!!!
P
Je me suis souvent demandée comment des personnes pouvaient passer une année à préparer un mariage, je commence à entrevoir la chose.
Ciboulette et ses deux mains gauches !
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