En cette période de transhumance estivale, les pros du voyage
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"Ils sont de partout et de nulle part... Pour eux, les lieux de naissance et d'habitation n'ont aucune signification... Ils ne viennent pas d'un endroit, ils sont de chez eux... Et chez eux, c'est partout... Leur maison, c'est la roulotte et leur adresse, la halte d'un soir ou de quelques jours... Avec eux, ils transportent leur histoire, leur passé et cet avenir au jour le jour, où chaque jour suffit à sa peine... Ils n'ont rien, mais ils ont tout : le ciel, les oiseaux, l'air, l'eau, et tous les éléments de la terre... Ne serait-ce pas pour ça qu'on les jalouse ? Libres comme l'air, même si cette liberté leur coûte de plus en plus.... Pourquoi ce peuple me hante-t-il depuis toujours ? Pourquoi, vais-je toujours si naturellement vers eux... Si naturellement, qu'ils se demandent parfois comment est-ce possible qu'une gadji vienne frapper à la porte de leur roulotte.... Alors, tiens, pendant quelques jours, je vais vous conter ce que je sais de leur histoire, pas grand chose, pas suffisament à mon goût... Et qui sait, peut-être au hasard de la blogosphère infinie, un de mes frères ou une de mes soeurs "du voyage" pourvue d'une connexion internet, viendra me faire un petit coucou amical... Rien ne pourrait me faire plus plaisir..."
Leurs origines :
"Les Tsiganes" qui sont-ils ? d'où viennent-ils ?
Pendant des sièces leurs origines demeurèrent un mystère. Les légendes les plus folles circulaient. Etaient-ils les descendants d'Adam et d'une autre femme qu'Eve ? ou bien, les descendants des Atlantes les fils d'une tribu perdue d'Israël ?
Aujourd'hui, le doute ne semble plus permis, et les ethnologues peuvent affirmer avec certitude que leurs origines sont indiennes. Les linguistes les plus émerites ont confirmé que leur langue trouvait sa source dans le sanskirt "hindi-rajasthani" et qu'elle s'était contentée de s'enrichir du vocabulaire emprunté aux pays traversés...
On ne connaît pas les raisons de leur départ de l'Inde vers le IXe et Xe siècles. Tout juste sait-on, que quittant le nord de l'Indus, ils ont migré vers l'Iran, la Grèce et l'Europe via l'Empire Byzantin.
Ils sont signalés en France, pour la première fois, en août 1419, à Châtillon-sur-Chalaronne, en pays de Bresse.
Précisons que les Tziganes regroupent l'ensemble des tribus des gens du voyage. Dans cette grande famille des Tziganes, il faut y distinguer plusieurs groupes : les Roms, le Manouches, les Gitans... pour ne citer que les principaux.
Certaines appelations sont issues d'une déformation linguistique populaire ou d'une interprêtation historique.
Ainsi, les Gitans. Ceux-ci arrivés par le Sud de l'Espagne où beaucoup se sont sédentarisés, étaient appelés par les autochtones : les Egyptiens, en raison de leur lointaine provenance... Ce terme s'est déformé et nous est parvenu sous sa forme actuelle : les Gitans.
Les Bohémiens. Ce nom a été attribué aux gens du voyage parce que la plupart venaient de l'Est de l'Europe, et plus particulièrement de Bohème, province de l'ancienne Tchécoslavaquie.
De plus, le Roi Sigismond de Tchécoslovaquie, en son château de Spis, édita un sauf-conduit en faveur du peuple Tzigane, le 17 avril 1423, en ces termes :
"Nous, Sigismond, roi hongrois, tchèque, dalatien, croate..., notre Ladislav, seigneur fidèle, chef de son peuple tzigane, nous a demandé humblement de solliciter notre indulgence exceptionnelle. Nous vous prions donc de bien vouloir tenir compte de cette supplique et de ne pas refuser cette lettre. Or, si Ladislav mentionné plus haut et ses gens apparaissent à un quelconque endroit de notre empire, en ville ou à la campagne, vous êtes prié de lui faire preuve de la même fidélité que vous avez à notre égard. Protégez-les pour que Ladislav et son peuple puissent séjourner sans préjudice entre vos murs. S'il y a parmi eux un ivrogne ou un bagarreur, nous voulons et ordonnons que Ladislav soit le seul à avoir le droit de juger, de punir, de pardonner, et de l'exclure de votre cercle..."
Les tziganes ayant emmené avec eux ce sauf-conduit en France, et celui-ci édité en Bohême, les français appelèrent longtemps ces nouveaux arrivants : "les bohémiens".
De même, les désignait-on souvent sous le nom de "romanichels". Ce mot est une déformation de deux noms issus de la langue romani. Romani : homme ; Tchel : peuple ; Romani Tchel : homme de notre peuple.